émergence d'une "nouvelle" prostitution...


Messages 1 - 11 sur 11 message(s) trouvé(s)


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J'ai lu ce dimanche dans le Fémina le témoignage d'une jeune mère de famille qui raconte comment elle en est venue à se prostituer "occasionnellement" pour subvenir aux besoins de ses enfants, suite à une séparation et des problèmes financiers...soit...


Ce n'est nullement sur le fond et sur ce "métier" que je souhaite m'exprimer ici, mais sur cette nouvelle forme d'esthétisation de la prostitution que je vois fleurir un peu partout dans les journaux...

Or donc cette jeune femme ne se définit pas comme prostituée mais comme "escorte occasionnelle", les clients deviennent des "hommes élégants, cultivés, parfois au physique tellement superbes que ce serait à moi de payer (sic...), la mère maquerelle est une "femme sensible et à l'écoute de mes besoins", la passe se nomme dorénavant "mission de quelques heures" !

Certes je conçois qu'il est tout à fait plus agréable de se faire inviter dans un bon restaurant en compagnie d'un homme bien sous tous rapports, courtois, accessoirement bel homme, et de terminer au lit avec lui....mais j'ai sans doute loupé un épisode parce que si on occulte les détails géographiques, cela reste pour moi une passe avec un client dont une partie substantielle du cadeau, pardon...de la "rémunération" ira à un souteneur....

Je trouve extrêmement grave de donner l'impression à un grand nombre de jeunes filles et plus ou moins jeunes femmes, qu'être escort-girl est une "profession" glamour, saine et sûre (les "clients" sont paraît-il "triés sur le volet.....) et qu'il y a là une réponse quasi-évidente à tout écueil financier qu'une femme rencontrera un jour dans sa vie...

Sans compter que c'est justement parce qu'elles sont considérées comme des occasionnelles (à partir de combien de clients est-on une vraie pute ?) que des clients vont se permettre d'exiger ce qu'ils ne sauraient obtenir des "professionnelles" qui ont en général des codes bien établis, pas de rapports buccaux-génitaux, pas de sodomie, pas de rapports sans préservatifs, déclaration de l'activité auprès de la brigade des moeurs, donc possibilité de porter plainte en cas de problèmes...

Donc tout ce petit monde s'en sort avec une conscience bien tranquille, la journaliste lui donne d'ailleurs-là une tribune que je considère non pas comme un acte journalistique d'information, mais comme un aval scandaleux et dangereux puisque rien ne vient contredire ni mettre en garde contre les dommages collatéraux, les risques de viols, de violence (ça arrive aussi avec des messieurs très bien), de transmission de maladies graves, d'avilissement de soi, de pertes de repères et de dommages psychologiques à long terme...et j'en passe.

Les médias, au lieu d'ériger et de donner le blanc-seing à ce genre de témoignages, devraient également en contrepartie offrir une tribune aux associations de femmes victimes de violences, aux  personnes qui ont vécu la prostitution et s'en sont sorties, afin que l'on comprenne que la prostitution, forcée ou choisie, est la première forme d'avilissement de la femme et la plus abjecte des "professions".


  Belize
  02.03.2008
  22:49
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L'inverse existe aussi : des hommes qui proposent des massages 'et plus si madame le désire'

des hommes qui sont des escorts-boys et qui, moyennant finances, vous accompagne au restaurant, cinéma, boîtes de nuit...et finissent la soirée bien au chaud sous la couette

des hommes qui se louent à des femmes d'affaires pour une soirée et qui font la conversation pendant qu'un contrat se négocie. Paraît que ceux-ci terminent leur job à la sortie du restaurant et ne passent pas par la case 'lit'.

Il y a toujours eu des escorts girls mais maintenant de plus en plus de mères se donnent à des hommes pour arrondir leurs fins de mois et généralement elles le font de façon individuelle sans être sous la 'protection" d'une maquerelle.



Choquant mais compréhensible.


  libel06
  03.03.2008
  10:01
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L'inverse existe aussi : des hommes qui proposent des massages 'et plus si madame le désire'

des hommes qui sont des escorts-boys et qui, moyennant finances, vous accompagne au restaurant, cinéma, boîtes de nuit...et finissent la soirée bien au chaud sous la couette

des hommes qui se louent à des femmes d'affaires pour une soirée et qui font la conversation pendant qu'un contrat se négocie. Paraît que ceux-ci terminent leur job à la sortie du restaurant et ne passent pas par la case 'lit'.

Il y a toujours eu des escorts girls mais maintenant de plus en plus de mères se donnent à des hommes pour arrondir leurs fins de mois et généralement elles le font de façon individuelle sans être sous la 'protection" d'une maquerelle.



Choquant mais compréhensible.


  libel06
  03.03.2008
  10:01
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Je te rejoins complétement. je trouve extrêmement pervers cette esthétique de la prostitution et de manière plus générale de la violence ou du sadisme, de la pornographie. Sous prétexte de belles photos, de dessins sublimes (actuelement une salle du Mamco - GE), de publicités, on fait l'apologie d'une violence faite au femmes en la décrivant sous l'angle de la beauté. Je n'approuve pas et je juge cela pervers.

Barberinette


  barberino
  03.03.2008
  10:34
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Pour moi un ou une escorte boys ou girls est un ou une prostituée. Appelons un chat par son nom, un chat, tout simplement.

Et moi non plus je n'approuve pas.

Il existe plein d'autres moyens pour arrondir les fins de mois, comme toutes ces personnes qui après une journée de travail en usine, font des nettoyages dans les bureaux pour payer une école ou des études à leur enfants.




  Maica
  03.03.2008
  10:53
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Si l'idée reste d'approuver ou non ce genre de gagne-pain, je comprends que l'on s'insurge ! Par contre, la "profession" est "embrassée" justement parce qu'on gagne beaucoup plus de l'heure qu'en faisant des ménages ou des cours répétitoires. Il est clair que c'est un choix de vie. On ne peut pas exhorter une personne qui gagne 4000.- par mois en plus de son salaire de travail "civil" sans se casser un ongle ou s'abimer les mains à faire un travail plus "éprouvant" physiquement (quoique cela dépend du point de vue ou l'on se trouve). Je vais laisser tomber car je n'arrive pas à faire une seule phrase sans double sens... hihihi !


  tatadédée
  03.03.2008
  20:02
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Choquant? Oui et non. La prostitution existe, elle est nécessaire, aseptisée ou pas, glamour ou pas. Qu'est-ce qui fait que telle ou telle prostituée nous sera sympathique ou pas? On aura tendance à plaindre la "pauvre fille des rues" version Zola et à casser du sucre sur le dos de la "Belle de Jour" qui fait ça pour arrondir ses fins de mois, payer ses études ou comme ici de pouvoir en même temps gagner de l'argent et s'occuper de ses enfants. Ceci dit, dans l'article en question, il n'y a que 7 mois qu'elle vit cette expérience, je me demande comment elle va tenir sur la durée!
Moi, je m'en fiche un peu de moraliser là autour. La seule question qui me tarabuste, c'est comment elle va pouvoir se justifier auprès de ses enfants. Comment arriver à leur faire comprendre qu'elle le fait pour eux! Pour moi, le scandale. il est là: ne pas reconnaître que c'est pour elle qu'elle fait ça, que c'est elle qui veut gagner ainsi cet argent parce qu'elle ne veut pas abandonner sa vie aisée. Personnellement, je n'aurais jamais pu faire ça, je n'aurais jamais osé dire que je le faisais pour mes enfants.
Je n'arrive simplement pas à me mettre à la place de l'enfant qui réalise que sa mère, à notre époque (aides sociales, etc.) se prostitue à cause de lui!... et puis j'aurais vraiment trop honte de ma mère...


  Mona
  03.03.2008
  22:37
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Je vous rappelle le début de mon message : il ne s'agit nullement ici et pour ma part de porter un jugement quelconque sur le fait de se prostituer ou non....c'est une réalité ! Et tous les qualificatifs, positifs ou négatifs n'y changeront rien...je répète que je suis inquiète sur le fait d'esthétiser cette "profession" en la rendant attrayante grâce à des mensonges, tant sur la manière de la pratiquer, de la vivre, de l'assumer, et de nier toutes les conséquences qui peuvent en découler...

Je respecte le choix de ceux et celles qui font un choix en toute conscience et qui l'assument ! Il existe un collectif nommé "fier(es) d'être pute !" et qui revendique le droit et le respect pour les personnes qui ont décidé de mener leur vie de cette façon. Ces personnes sont extrêmement bien structurées,  professionnellement et socialement, et ont toutes les cartes en main pour mener leur activité de la façon la plus positive qui soit...

Dans ces cas-là, je respecte absolument le choix de se prostituer, de le revendiquer et de l'assumer....

En revanche, et c'est le but de mon message, faire de la propagande auprès des femmes, jeunes ou moins jeunes, et qui n'ont aucune idée du monde de la prostitution, de ses codes, de ses dangers, est à mon avis criminel et totalement scandaleux de la presse qui prétend relayer l'intérêt du public pour un sujet dont on parle beaucoup....il y a là une responsabilité que se partagent toutes celles et ceux qui se font du beurre sur le travail des hommes et femmes que l'on envoie faire des passes...

Faire croire à des jeunes femmes que l'on va s'adapter à leurs besoins : "je ne travaille que 3 ou 4 fois dans le mois", respecter leurs choix : "si un client me déplaît je suis libre de refuser" est tellement monstrueusement loin de la réalité que je plains sincèrement ces jeunes femmes le jour où un "incident" surviendra...

Dans le cas d'une professionnelle (je prends le cas de personnes en dehors du monde de la drogue) et qui a librement consenti à exercer cette profession, lorsqu'elle travaille elle est organisée, son sixième sens est constamment en alerte, son expérience des clients lui a appris depuis des années de pratique à "repérer" les clients à problèmes, souvent elle indique à une collègue où elle se rend, et avec qui, elle sait comment désamorcer un client qui devient un peu brusue...dans la majorité des cas, et surtout, bien que certains en doute, elle peut compter sur l'aide de la police en cas de problèmes et peut même aller en justice si besoin, nous vivons heureusement sous de cléments latitudes dans ce domaine...

Imaginez maintenant une jeune femme "occasionnelle" qui se lance dans le monde de l'escort, elle n'a aucune préparation psychologique, elle ne connaît ni le langage (très particulier) ni les codes rigides qui régissent ce monde...Alors bien sûr les premières fois c'est toujours très grisant, un beau restaurant, un bel hôtel, peut-être même un homme élégant et d'apparence parfaite, et qui en plus la paie bien....comment ne pas imaginer que cela va toujours se passer ainsi...Je peux vous assurer que les clients ne sont pas triés sur le volet, un client qui appelle, qui présente bien et qui a les moyens est toujours bien reçu et aucun patron/nne d'agence n'ira plus loin pour vérifier ce qui va se passer lorsqu'ils lui enverront une jeune femme..

Cette jeune femme, souvent mère de famille, n'a aucune idée de la relation très particulière au sens pratique de la passe prostituée/client, des gestes prophylactiques et des pratiques à éviter, la plupart des gens pensent qu'il suffit de poser un préservatif, mais quantité de clients parce que justement ils se paient une occasionnelle, donc quelque part dans leurs têtes une femme qui n'est pas comme les autres prostituées, aura tendance à imposer des rapports non protégés sous le couvert : je ne suis pas un client "ordinaire" et toi tu n'es pas ce genre de femme, nous sommes entre gens "biens" donc pourquoi le préservatif ?.

Ces "clients" sont ceux qui justement exigent d'embrasser et d'être embrassés, exigent des fellations "naturelles" et les "occasionnelles" seront beaucoup moins strictes et laisseront faire.

Si un client devient subitement violent, menaçant, croyez-vous vraiment que cette brave employée de banque, ou secrétaire, va pouvoir faire appel à la police et témoigner de ce qu'elle faisait à ce moment ? Si de plus elle est séparée ou en instance de divorce, croyez-vous que ce genre d'incident sera susceptible d'être en sa faveur au moment de l'attribution de la garde ?

Je ne parle bien sûr même pas des conséquences physiques et psychologiques à la suite d'une aggression, loin de moi l'idée de dire que certaines femmes sont mieux "préparées" pour y faire face, mais une escorte occasionnelle sûrement pas.

Et je suis attristée de ne voir personne s'insurger contre ce phénomène...je ne dis pas qu'il faille faire des séances d'aptitude...quoique...mais que toute personne désireuse de se lancer dans cette profession soit au minimum mise en garde par un collectif de professionnels afin de l'informer au plus juste des (très dures) réalités de ce métier et des nombreux dangers qu'il comporte.


  Belize
  03.03.2008
  23:58
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Merci Belize pour ce coup de gueule!
Je comprends ce que tu dis, ça me parle même beaucoup et je suis ok avec toi car finalement, je n'ai pas lu l'article, c'est cette fille qui sera la vistime s'il arrive un problème.
Où se plaindre? Comment exiger de ne pas faire un certain nombre de pratiques... tu as raison de revendiquer une certaine forme de "syndicalisation" de cette profession car il s'agit bien de ceci: plus les employés, les membres d'une profession sont unis et collaborent entre eux, plus ils sont forts et moins ils sont vulnérables et manipulables.


  Tyra
  03.03.2008
  23:59
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J'ai bien compris ce que tu dénonces @Belize, et loin de moi de juger les personnes, chacun fait ce qu'il veut de sa vie et de son corps.

Ce que je n'approuve pas (j'ai aussi lu l'article dans le Fémina), est que l'on nous fasse croire d'une part "qu'escorte girl ou boys" c'est classe et pas tout à fait comme une prostituée. Et deuxièmement que c'est une façon de joindre l'utile à l'agréable. Pour moi il n'y a rien d'agréable de coucher avec des hommes inconnus, et beaucoup plus répugnant que de faire des ménages. On gagne beaucoup moins de l'heure mais on garde toute son intégrité,  vis à vis de soi-même et de ses enfants. Le reste ce ne sont que des excuses pour ne pas se culpabiliser de faire ce travail. 


  Maica
  04.03.2008
  09:05
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Je comprends ton coup de gueule et constate surtout que tu t'y connais bien mieux que moi dans ce domaine.

Pourquoi n'écris-tu pas au journal concerné? Tes arguments sont censés et devraient porter. Ils permettraient de situer ce témoignage dans un contexte qui n'est pas du tout abordé par le journal.


  Mona
  04.03.2008
  18:29
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