Il a le parfum du souvenir, de ce moment merveilleux où là sous le chapiteau, sous nos yeux, se passaient des choses incroyables. Cette magie opère sûrement encore quand petits et plus grands s’inscrivent dans une école de cirque. En passant de l’autre côté du miroir, ils trouvent un endroit où l’on s’amuse et où l’on prend du plaisir. «Ici, il n’y a pas d’esprit de compétition, jure Caroline Ranc, directrice d'une école de cirque. Tout le monde s’entraide et si quelqu’un y arrive mieux, il va montrer aux autres comment faire.»
Ils permettent aux enfants de tester leurs limites dans un cadre sécurisant. Ils y gagnent en motricité et en assurance. Ils feront des acrobaties, du trapèze, du jonglage, du vélo, mais aussi ils y apprendront l'humour, le rire, à jouer la comédie, à développer leur confiance en eux...
Lieu d'expression et d'échange, le cirque permet aux enfants de prendre conscience de leur corps et de l'espace qui les entoure. Progressivement, les enfants apprennent à maîtriser leurs émotions, à dépasser leurs peurs, à se surpasser. Ils travaillent l'équilibre, se familiarisent avec les agrès aériens, s'initient à la manipulation d'objets.
Pendant les vacances, le camp de cirque est très recherché car très complet. L'enfant y fera du sport, mais aussi des pitreries pour s'amuser. Ce qui lui permettra de passer une semaine de vacances très ludique.
Très populaire, le cirque offre de nombreuses possibilités et chacun peut y révéler ses talents. «Le cirque est accessible et positif, il y a toujours un domaine où les enfants réussissent, estime Mme Ranc. Dans les activités aériennes comme le tissu, le trapèze, il est plus facile d’obtenir des résultats plutôt qu’en jonglage.» La tête à l’envers ou en équilibre sur un fil, l’enfant prend le contrôle de son corps et de son environnement.
Les écoles de cirque ne résident plus forcément sous le traditionnel chapiteau mais s’installent désormais dans des salles aménagées et équipées. «Aujourd’hui, les gens veulent la version organisée du cirque, encadrée par des professionnels, observe Nolvenn Dufay, directrice de Kids Up, à Lausanne et Genève. Avec des moniteurs diplômés et dans de bonnes conditions de sécurité, le parent est rassuré de nous confier son enfant.» Encadrés, guidés, les enfants peuvent s’entraîner et peaufiner leur numéro en vue du spectacle à venir. S’il requiert des aptitudes physiques, le cirque fait aussi vibrer la corde artistique.
Au début, l’enfant s’essaie à toutes les spécialités, jonglerie, acrobatie, aérien, clown, équilibre. Une fois ado, il peut en choisir une selon ses préférences. Entre jongleur ou clown, la palette est large. Chaque discipline a ses exigences et malgré les apparences aucune n’est facile, suivez mon regard… «Un clown doit savoir tout faire, tout maîtriser pour pouvoir tout louper… », relève Caroline Ranc.
Surprise et émotion sont au rendez-vous quand il finit par réussir alors que tout le monde désespérait de son cas.
Entre sport et théâtre, le cirque est au carrefour des genres et l’enfant y trouve l’occasion de s’exprimer pleinement. A la fierté de réaliser des prouesses, s’ajoute l’adrénaline en allant à la rencontre du public. «C’est la raison d’être du cirque et peu importe le nombre de spectateurs devant lequel on se produit», note Mme Dufay. Une assistance de quelques personnes suffit à provoquer un peu de stress et de trac chez les apprentis-jongleurs, acrobates et autres clowns. Sous les feux de la rampe, l’enfant s’expose et doit surmonter ses peurs. Avec le temps et de l’entraînement, il s’améliore, fortifie son mental. Pour réussir un numéro, il joue sur tous les registres. De l’art de se déplacer, de savoir poser sa voix et son regard dépend en grande partie la communion avec le public. La scène devient alors un terrain de jeu où l’enfant développe son propre style et montre de quoi il est capable. Et contrairement aux anciens jeux du cirque à Rome, ici tout est bien qui finit bien, sous les applaudissements et l’œil bienveillant de la famille.
François Jeand’Heur