Hello!
Ha franchement, y a des gosses qui vous en font voir de toutes les couleurs. Moi j'en ai une en particulier que je refilerais presque contre un petit troupeau de chameaux. Bref, blague à part, la situation chez nous est à la fois différente et identique: une fille de 20 ans, qui dès ses 18 ans a décidé que nous n'avions plus rien à rien dire....sur rien. Aucun respect d'aucune règle, même élémentaire. Elle a vaguement terminé sa dernière année de gymnase avec un taux d'absentéisme frisant le maximum légal. Et ça, c'était en juillet 2011. Début 2011, voyant qu'elle ne mettait rien en oeuvre pour la suite, j'ai suggéré tout un tas de trucs, sans succès. Ensuite, début mars, j'ai proposé un séjour au pair, idée qui lui a plu immédiatement. Ouf! Je lui ai donné l'adresse de Profilia, j'ai payé les frais. Ne lui restait plus qu'à faire son dossier de candidature. Il lui a fallu pas moins de 5 mois pour réunir les quelques documents de ce dossier. On se retrouve donc en juillet, dates des vacances de Profilia (oui oui...). Report des entretiens à mi août. Mais évidemment, les familles anglaises ont déjà préparé leur année scolaire, et on ne lui trouve pas de place, malgré un assez bon dossier.
Passent ainsi 3 bons mois, avec une jeune qui traîne au lit jusqu'à 14h00, rechigne à faire quoi que ce soit dans la maison, regarde des séries jusqu'à 6 heures du matin et ne fait rien d'autre. Octobre est là, et nous décidons que ça suffit. Nous lui imposons de trouver un job pour occuper son temps et assumer une partie de la perte économique que nous subissons avec la perte des allocations et de ma rente AI pour enfants en formation. Nous lui demandons également de préparer son avenir et de trouver une formation qui lui convienne pour août 2012.
Aujourd'hui, 20 mars, il est 14h02 et elle vient de se lever....après que je l'ai réveillée une demi-douzaine de fois. Elle travaille 15-17 heures par semaine au McDo, dépense tout son argent en bêtises (coca, sucreries et conneries en tout genre). Impossible de lui faire payer ne serait-ce que son assurance maladie.
Les jours où elle ne travaille pas, il faut qu'elle se repose, évidemment. Elle passe donc la totalité de ses journées prostrée devant son ordi, dans une chambre dont même un clochard ne voudrait pas. Elle ne fait pas sa lessive (moi non plus), ne donne aucun coup de main à la maison, ne recherche rien, ne se plie à aucune règle. Et lorsqu'elle n'a plus de sous, elle ne se prend pas la tête: si on est là, elle en demande sans la moindre culpabilité. Mais si un porte-monnaie traîne sans surveillance, elle se sert, que ce soit le mien ou celui de ses petits frères et soeurs ne lui pose visiblement aucun problème moral.
Mon mari a failli la jeter dehors une demi-douzaine de fois, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Nous lui avons donné jusqu'à août pour commencer une formation. Mais comme visiblement elle s'en fiche de tout...
Toutes les personnes à qui je parle de notre situation nous font le coup de "la pauvre chérie, elle doit sans doute faire une dépression"...Alors que je pense sincèrement qu'elle profite simplement de la situation et qu'en plus, il lui manque un sérieux chapitre. Elle aurait aimé qu'on lui paie une école de journalisme prestigieuse à Paris (écolage 20'000 euros par année, sans compter tout le reste), ce que nous ne pouvons évidemment pas faire. Du coup, tout le reste est sans le moindre intérêt.
Voilà. Nous sommes bien entendu les pires parents du monde. Aujourd'hui, c'est moi qui suis proche de la dépression, sa soeur de 17 ans qui cohabite au dernier étage de la maison n'en peut plus, ses deux petits frères ne la supportent plus, quant à mon mari, il pense qu'un petit séjour dans la vie d'une SDF lui remettrait les idées en place.
Que faire? nous avons tout proposé, nous avons donné des délais, fait des plannings, donné des ordres. Nous avons utilisé les larmes et les discours rempli d'amour et d'espoir, nous avons utilisé les menaces, les privations (plus de téléphone, plus d'argent de poche, plus d'ordi, plus de vacances familiales, etc). Nous avons évoqué les bienfaits et la nécessité d'une formation...Mais ce qui compte en premier lieu, pour elle, est de faire exactement l'inverse et de se placer systématiquement dans en situation d'opposition et de provocation de conflit. Elle refuse par ailleurs d'aller voir un médiateur, un psy, un orienteur, un salon des étudiants, de faire des stages.
Tout ceci est hautement déprimant, parce que nous ne voyons aucune solution, rien n'a marché et rien ne semble ne l'atteindre dans son petit monde.
On fait des enfants pour qu'ils s'envolent et crois moi, quand il ne le fond pas de leur plein gré, c'est plutôt lourd à gérer à la longue. 
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