Participe à l'Etude Swippe: faire face aux écrans

Aucune exposition avant deux ans

La gestion des écrans au sein de la famille est un défi de taille ! Les parents accros eux-mêmes n’ont pas toujours conscience des dangers des écrans chez les très jeunes enfants.

Donnez un smartphone à un enfant qui pleure au magasin, allumez la tablette ou la télé pendant que vous cuisinez à la maison et vous n’attendrez pas longtemps.

« Les écrans ont un pouvoir hypnotisant sur les tout jeunes enfants, constate Estelle Gillioz, doctorante en psychologie à L’UNIGE. Cependant, en fonction du contenu visionné et de l'accompagnement parental, les potentiels effets sur le développement de l'enfant peuvent différer. »

Les reportages sur quelques cas d’enfants accusant des retards de langage, de motricité ou une instabilité de l’humeur liés à une surexposition aux écrans ont de quoi faire peur.

« Ce n’est pas pour rien que l’OMS préconise aucune exposition avant deux ans sauf pour des discussions vidéo avec la famille, car là il y a une interaction, remarque Nevena Dimitrova, professeure en psychologie de l’enfant à la Haute École de travail social et de la santé de Lausanne*. Un usage contrôlé et réfléchi évite à l’enfant qu’il ne tombe sur des contenus en tous genres et non adaptés. »

Dans un monde toujours plus connecté, limiter voire empêcher l’accès aux écrans numériques est un défi de taille.

« En tant que parent, la vraie question n’est pas de se demander si les écrans sont bons ou mauvais, mais de s’en servir avec mesure, estime la prof. Dimitrova. Et de s’interroger sur ses propres pratiques numériques en présence des enfants. »

L’utilisation des écrans peut perturber la relation, constituer un obstacle dans les échanges et l’enfant risque de ressentir un sentiment d’abandon.

Au loup, au loup !

Il paraît loin le temps où seule la télévision trônait dans le salon et où un simple bouton marche/arrêt suffisait à couper le robinet aux images.

Aujourd’hui, il est très difficile d’échapper aux interférences numériques.
« On appelle ça des technoférences, note Mme Gillioz. Quand vous recevez un message et consultez votre téléphone, vous êtes à moitié présent et cela crée de l’anxiété chez l’enfant, car vous n’interagissez plus avec lui. »

Par contre, lorsque vous faites le lien entre l’activité numérique et la vie de l'enfant tout en étant à ses côtés, cela peut être bénéfique. « D‘autant plus qu’il existe des contenus éducatifs de qualité, juge la prof. Dimitrova. Peppa Pig, Dora l'exploratrice, George le petit singe curieux sont des programmes bien conçus qui favorisent le développement des tout-petits. »

Faute de preuves scientifiques irréfutables sur les dégâts numériques provoqués sur la santé physique et psychologique des plus jeunes, certains parents crieront au loup quand d’autres relativiseront la nocivité des écrans.

Pour ceux qui doutent, un bon moyen de se repérer est de vérifier que les différents besoins de l’enfant ont été satisfaits. « S’il a bien mangé, dormi, joué, qu’il a été en contact avec d’autres enfants, ce n’est pas un épisode de la Pat’Patrouille qui va l’abrutir, considère Mme Gillioz. C’est pareil en grandissant, après avoir fait ses devoirs, été au sport, jouer une heure à Fifa va avoir moins de répercussions que s’il reste scotché toute la journée à sa console. »

Sujet sensible, les écrans redéfinissent un peu plus le rôle des parents entre interdiction et permissivité.

François Jeand’Heur

Projet SWIPE

La professeure Nevena Dimitrova pilote le projet SWIPE, une enquête en ligne qui réunit des universités de toute la Suisse pour étudier l'exposition des jeunes enfants aux médias numériques.
L'objectif principal est de mieux comprendre la durée, le type et le contenu des médias numériques utilisés par les enfants d'âge préscolaire.

Les parents d'enfants âgés de 0 à 5 ans sont invités à participer à l'enquête en ligne, qui dure environ 20 minutes.

L'enquête est disponible en français, allemand, italien ou anglais.
Une loterie offre la chance de gagner un bon d'achat de 100 CHF. 

Informations sur l'étude SWIPE

Pour un lien direct vers l'enquête en ligne SWIPE

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