L’aviron, un sport qui monte
Deux rameurs lausannois ont reçu le titre prestigieux de «meilleur espoir romand» du sport. Ce prix est décerné chaque année, par la fondation de l’aide suisse aux sportifs, à des jeunes qui se sont distingués durant leur saison junior.
C’est la première fois que deux rameurs figurent parmi les finalistes et tous les deux ont été élus:
Juliette Jeannet chez les filles, Augustin Maillefer chez les garçons.
L’occasion d’un coup de projecteur sur ce beau sport en pleine progression.
Les promeneurs du bord du lac retiennent de l’aviron une image idyllique: de fines embarcations qui glissent sur la surface en miroir, un mouvement au rythme presque méditatif, loin de la frénésie du monde. Cette vision n’est pas complétement fausse et même les plus acharnés des compétiteurs sont sensibles à la magie du bateau qui semble s’envoler quand le mouvement est bien exécuté.
Mais vue du côté du rameur, la réalité est parfois moins romantique – sueur, dépassement de soi et cloques aux mains.
Sans même parler des mois froids, avec la bise de côté… «Je me sens comme un galérien, mais aussi comme un artiste» sourit Augustin, en évoquant la quête permanente du geste parfait, qui assure la rapidité optimale du bateau.
Augustin Maillefer est le plus jeune des rameurs suisses sélectionnés pour les Jeux Olympiques. Il ramera en quatre de couple, avec Nico Stahlberg (de Kreuzlingen) et deux des monuments de l’aviron suisse, Florian Stofer et André Vonarbourg (du Seeclub de Sempach). Pour en arriver à ce niveau, en compétition, le jeune étudiant a dû s’entraîner incroyablement dur: deux séances sur l’eau chaque jour, sans oublier la condition physique et la salle de musculation. Il n’y a qu’à regarder la largeur de ses épaules pour réaliser l’ampleur du travail effectué, depuis près de 7 ans. Pas étonnant que les études (informatique et sport, à l’université de Lausanne) passent au peu au second plan, jusqu’à la fin des Jeux Olympiques au moins.
De son côté, Juliette Jeannet, 18 ans, ramait encore en catégorie junior – tout en préparant ses examens de baccalauréat, en classe spéciale pour sportifs et artistes, au Gymnase Auguste Piccard, à Lausanne. «Ces horaires concentrés m’ont permis, tout au long du gymnase, de concilier les études et l’entraînement, explique-t-elle. C’est fantastique de pouvoir assumer à fonds sa passion!» Elle se prépare actuellement aux Championnats du monde, qui auront lieu en Bulgarie, en août, et où elle représentera la Suisse en skiff, ce bateau léger mu par une seule personne, qui exige une technique très pointue tant il est instable. «Sur un skiff, on est pleinement responsable de sa course, explique Juliette. On n’a pas droit à l’erreur. C’est stimulant, mais cela met la pression! Sur un bateau d’équipe, en revanche, l’important est d’être très finement synchronisés, très en harmonie les uns avec les autres.»
Juliette et Augustin ont tous deux été formés au Lausanne Sports aviron, une véritable pépinière à talents, où les jeunes rameurs entretiennent des relations d’amitié très fortes.
Pour la cinquième année consécutive, le club de Vidy a été nommé en 2011 «Meilleur club suisse», grâce à la moisson de médailles obtenues, dans toutes les catégories, au Championnats suisses qui se déroulent chaque premier week-end de juillet près de Lucerne, sur le fameux Rotsee, réputé comme l’un des plus beaux tracés d’aviron au monde. C’est que le Lausanne-sports aviron applique des méthodes d’entraînements de professionnels – même si tous les encadrants sont bénévoles.
Arnaud Bertsch, entraîneur responsable, explique: «Nous motivons les jeunes à donner le meilleur d’eux-mêmes, à se dépasser. Nous sommes très exigeants sur la technique et nous les aidons à bien se connaître, et à se donner les moyens de réussir des performances. Les jeunes sportifs motivés, dès 12 ans, sont les bienvenus au Lausanne-sports aviron!» Que les champions en herbe se le tiennent pour dit!
Contact du Lausanne-sports aviron : www.lsaviron.ch
Commentaires