Grands-parents, aide ou fardeau?

«En présence des grands-parents et des petits enfants, le passé et le futur surgissent dans le présent» Margaret Mead

Qu’est-ce que la personne âgée dans l’esprit de l’enfant?
Elle est entourée de magie, elle est exceptionnelle. Elle attire les enfants comme s’ils avaient besoin de connaître leur source. La relation avec les grands-parents donne des perspectives historiques à l’enfant. Il se sent acteur d’une histoire qui continue. C’est important dans un monde où ce qui est «important» est ce qui se passe aujourd’hui.


Dans la hiérarchie parentale, nous sommes enfants de nos parents: Je suis devenu grand-père par quelque chose que mon fils a fait: pour devenir grand-père, je n’ai rien fait: c’est une promotion.
Quand les grands-parents ne sont plus là: ils restent très important et leur rôle continu au-delà de la mort. Ceux qui sont absent donnent un sens au présent.

La relation grand-parent/petit enfant n’est pas une relation a deux, mais à 3.
La mère a appris à être mère chez sa mère et elle se déterminera en fonction de sa propre mère:«Je ferai comme elle ou pas comme elle»
La vie familiale se passe dans les triangles.

La relation petit enfant/grand parent évolue un peu selon l’âge de l’enfant.
Si les grands parents et les petits enfants s’entendent bien c’est aussi par ce qu‘ils ont un ennemi commun: les parents!

  • De 5 à 8 ans: le grand-parent est une image parentale idéale:
  • De 8 à 12 ans: l’image s’enrichi de tous les trésors du passé. Les confidences s’esquissent et l’enfant confie des secrets aux grands-parents.
  • Pendant l’adolescence, les relations ne sont pas uniformes: ça peut aller de la révolte totale à la plus grande complicité. Mais en général les grands-parents ont une grande place dans la vie de leurs petits enfants et 80% des adolescents jugent que les contacts et les dialogues avec eux sont plus faciles.

Liens entre les parents et les grands-parents:
Si le lien est trop fort, si je suis trop fils de mon père, ma marge de manœuvre en tant que conjoint et père sera restreinte. Il faut donc mettre des distances pour faciliter mon engagement avec mon épouse.

Les tâches du jeune couple:

  • Se séparer de sa famille d’origine
  • Créer un identité de couple conjugal
  • Créer une identité de couple parental

    Et le tout sans culpabiliser car tout ce qui est séparation pour l’être humain n’est pas facile.


Les tâches des grands-parents:

  • Accepter que leur fils soit moins fils
  • Autoriser le rôle maternel à sa fille en investissant le rôle de grand-mère et non de super maman.
    Autoriser c’est donner le feu vert à sa fille: il y a une grande différence entre la grand-maman, personne qui est derrière sa fille en la soutenant et en lui envoyant des messages de soutien et la «super-maman» qui dit à la jeune maman: non ne fait pas ci, ne fait pas ça,…Ce qui est très disqualifiant pour la fille dans son rôle de mère et elle peut devenir la marionnette de sa mère.
    Si la mère endosse ce rôle de grand-mère, la position hiérarchique de sa fille est gardée par rapport à ses propres enfants.

Relations conflictuelles:

Voir aussi: les droits des grands-parents en Suisse
S’il y a des problèmes dans la relation et qu’on n’arrive pas mettre ces distances entre les parents et le couple, bien souvent les protagonistes trouvent des solutions dangereuses pour créer cette distance malgré tout:

  • créer une distance géographique quand la distance affective ne peut pas s’installer,
  • se fâcher à mort et couper la relation dans le présent,
  • se trouver un conjoint qui créera la coupure «C’est lui le méchant, pas moi» d’où des conflits conjugaux à cause des grands-parents.

Quand il y a conflit dans la relation parents-grands-parents, il faut rasséréner la relation entre le parent et le grand-parent. En tant que fils de mon père, je peux accorder à mon père le bénéfice du douteet donner une chance à la relation qu’il créera avec son petit enfant: les parents, en devenant grands-parents peuvent changer:

Attention au piège: «Je serai pour mes enfants un meilleur parent que ce que les miens ont été pour moi» car mon passé est trop lourd, trop noir.
Si les parents pensent se sacrifier sur le plan personnel, ils s’auto martyrisent et ensuite, leurs propres enfants ont un sentiment de culpabilité: dans la phrase«regarde tout ce que j’ai fait pour toi qui ….alors que….»

Les enfants peuvent développer le sentiment d’avoir une dette impayable à l’égard de leurs parents. Cette mise en dette de l’enfant peut entraver son développement:
L’enfant peut alors devenir l’esclave de ses parents, de sa mère: c’est l’exemple de la famille monoparentale où le fils refuse de sortir, d’«abandonner» sa mère

Moi fils de mon père par rapport à moi, père de mon fils
Attention aux pièges:

  • Si on donne beaucoup à son enfant, on peut éprouver (de façon tout à fait involontaire) du ressentiment, un sentiment de jalousie, d’injustice du parent envers l’enfant. Quand on dit à l’enfant: tu as beaucoup, c’est nous, parent mais aussi petit enfant qui n’a pas eu beaucoup, qui n’a pas beaucoup reçu qui parle.
    Et alors nos propres enfants sont perdus: d’un coté on leur donne beaucoup et de l’autre on les agresse.
  • Dans notre société de grands-parents jeunes, il y a des parents qui n’ont pas fini de montrer à leurs parents qu’ils sont bien.
    L’enfant est alors confronté à des tensions entre ses parents et ses grands-parents et il se sent perdu.

S’il y a un conflit entre les parents et les grands parents, bien souvent l’enfant prend sur lui la tache de médiateur pour tenter de faire la paix entre les deux.

Lors de la spirale de la vie familiale, la naissance, la vie scolaire, la fréquentation, le mariage…on est très souvent face à face avec ses enfants dans des situations difficiles: adolescence de sa fille et passage des 40 ou des 50 ans. Dans ces boucles orageuses, il y a des étincelles.

Questions:

  • Place des arrières grands parents:
    Elle est la même que celle des grands parents sauf que les attaches, les racines sont beaucoup plus profondes.
    Les grands parents sont très importants pour les enfants, pour les adolescents et bien souvent quand un enfant fugue, le premier endroit où aller le chercher est chez sa grand-mère.

  • Téléphone: Comment faire quand ma belle-mère me téléphone 10 fois par jour pour savoir comment va le bébé?
    Le téléphone joue un grand rôle dans le passage d’une génération à l’autre. Que chacun appelle ses propres parents. Que chacun s’occupe de sa famille propre, jusqu’à 5 à 6 fois par jour pour que les grands parents disent: débrouille-toi tout seul. Alors à ce moment là, les grands parents n’appelleront plus!

  • Quid des grands-parents esclaves qui pallient le rôle des parents?
    Il n’y a pas d’esclavage, les grands-parents n’ont pas le même rôle que les parents.
    Un couple de grands-parents qui s’occupent de leurs petits enfants pendant une soirée, c’est un choix qui leur fait plaisir.
    Mais si les grands parents se sentent obligés c’est alors un autre jeu qui se passe.

Le résumé de cette conférence a été fait par Isabelle Henzi de l’association  Vaudfamille.
Dr Nahum Frenck, Pédiatre FMH, Thérapeute de famille
Ecole des Parents de Lausanne

Commentaires





jjjjj
12.03.2019 15:03

merci

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