Vous venez d’entendre parler de l’hygiène naturelle infantile, et si personne de votre entourage ne le fait, vous vous demandez comment faire pour débuter.
Tout d’abord, il faut commencer par changer de paradigme : les couches ne sont plus des toilettes permanentes, mais un outil. Vous les utilisez comme protection en cas de manqué, quand vous ne pratiquez pas l’HNI, ou quand vous êtes occupé et que vous ne pouvez pas prêter attention aux signaux : en cuisinant, dans la voiture, quand bébé dort si vous ne pratiquez pas la nuit…
Depuis la nuit des temps, on propose aux bébés de faire leurs besoins dans un lieu ou un contenant adapté. Et ce n’est que très récemment dans l’histoire humaine que les couches en permanence ont été considérées comme le seul moyen de gérer l’élimination de bébé. Nos grand-mères pratiquaient aussi l’hygiène naturelle infantile : elles mettaient leur enfant sur le pot alors qu’il était encore bébé, à des moments propices, selon le rythme de leur enfant, et à chaque changement de couche. Elles avaient surtout la forte motivation d’avoir moins de couches à laver, et un enfant propre plus tôt (et elles avaient raison). Cette pratique n’avait pas de nom particulier, c’était quelque chose que tout le monde faisait. C’est avec l’arrivée des couches jetables de plus en plus performantes et la publicité mensongère qui l’accompagne que les choses ont progressivement changé, au détriment des bébés, des parents et de la planète. Et dans bien des régions du monde, les couches n’existent pas, et les parents ne sont pas pour autant salis par leurs bébés.
La voir royale, c’est de commencer par une période d’observation. Au réveil ou après manger, laissez votre enfant sans couche, nu depuis la taille, et prêtez attention aux signaux de votre enfant avant qu’il fasse ses besoins, notez tout ce qui se passe dans sa journée (réveil, repas, activités). Vous allez aussi commencer à bâtir des associations sonores : pendant qu’il élimine, faites un son – on utilise souvent les sons « psss » pour pipi et « humhum » pour caca. Vous utiliserez ensuite ce son à chaque fois que vous proposerez le pot à votre bébé. Une fois que vous saurez comment votre enfant signale et quel est son rythme naturel, ça sera beaucoup plus facile de lui proposer d’éliminer au bon moment. Vous pouvez observer une journée entière, ou par plages de 30 minutes à 2h d’affilée.
Vous pouvez télécharger mon « journal d’observation » qui vous aidera à prendre des notes pendant votre période d’observation (tout en bas de la page).
L’observation est un excellent moyen pour débuter l’hygiène naturelle infantile, mais c’est aussi un fantastique outil dans les périodes de changement. Quand votre enfant grandit, ses signaux et son rythme changent donc vous aurez peut-être besoin de refaire une période d‘observation.
Si faire une période d’observation vous semble trop compliqué ou que vous êtes très impatient, ou encore si vous n’avez pas repéré un seul signal de votre bébé, vous pouvez aussi commencer en proposant le pot aux moments suivants :
Vous pouvez même ne choisir qu’un seul de ces occasions pour une semaine, vous évaluez comment ça va, puis vous ajoutez une autre opportunité d’élimination. Commencez petit, mais commencez !
Finalement, vous pouvez aussi vous mettre comme objectif uniquement de pratiquer ce que j’appelle « l’HYGIENE NATURELLE INFANTILE MINIMALISTE » : au réveil, à chaque changement de couche, et les cacas. En faisant aussi peu que ça, vous ne vous ajoutez AUCUN travail supplémentaire, vous diminuez voire supprimez les couches pleines de caca et les habits tachés (c’est toujours un bonus apprécié) et vous avez déjà presque tous les bénéfices de l’hygiène naturelle infantile, à savoir garder bébé en lien avec ses besoins d’élimination et développer un langage et une communication autour de l’élimination.
En débutant ainsi, vous allez progressivement décoder les signaux de bébé et découvrir son rythme propre. C’est une façon de se familiariser avec l’HNI sans se mettre trop de pression, de gagner confiance et de créer des habitudes d’élimination qui vont vous accompagner ainsi que votre enfant pendant des années.
Vous donnez votre enfant à garder ou ne pouvez pas pratiquer l’hygiène naturelle infantile tout le temps ? Pas de problème, la plupart des parents pratiquent à temps partiel (seulement à la maison, seulement le jour, etc). Choisissez les moments où vous voulez pratiquer l’HNI et respectez-les. Ça n’a pas besoin d’être très long, mais d’être régulier et consistant.
Pour ce qui est de l’habillement, vous n’avez pas besoin d’acheter le moindre article supplémentaire, faites avec ce que vous avez. Essayez d’habiller votre enfant avec des habits faciles à mettre et enlever : par exemple des pyjamas en deux pièces, un body accompagné de jambières et de chaussettes, et pour la nuit je conseille les chemises de nuit longues (même quand on ne pratique pas l’hygiène naturelle infantile, elles simplifient grandement les changes de nuit). Vous pouvez utiliser un pot pour bébé, voire un simple bol ou une petite bassine en guise de pot. Vous pouvez encore proposer d’éliminer au-dessus du lavabo ou des toilettes, ou en extérieur.
Comme aide-mémoire, téléchargez gratuitement mon « Guide pour bien débuter en hygiène naturelle infantile » (tout en bas de la page).
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J’espère vous voir nombreux à débuter l’hygiène naturelle infantile, pour que votre enfant reste au sec, pour que votre relation s’approfondisse, et pour sauver un petit coin de planète !
Commentaires
Je me demande comment passer au stade des pipi qui sont beaucoup plus fréquents et moins sonores donc moins faciles à identifier.